Très bonne nouvelle …. Le CTKyara s’est fait remarquer Dimanche pour les Championnats de France à Noisiel … où le vent et la pluie et quelques rayons de soleil nous ont accompagnés toute la journée – J
L’équipe féminine composée de Patricia (Annecy), Mary (Annecy) et Isabelle (Barberaz) a remporté la Coupe de France en équipe … on est trop trop fiers ! …
(Photo dojo de Noisiel)
GAGNER EN ÉQUIPE
Une équipe, c’est un bosquet d’arbres : quelle que soit sa hauteur, chacun a un rôle à jouer dans le développement de l’autre et la survie de l’ensemble.
Je voudrais, pendant que le souvenir en est encore vivace, noter quelques réflexions qui me viennent après la victoire de notre« équipe de filles » à la Coupe de France 2018. Et tenter par là d’analyser ce qui fait la dynamique d’une équipe.
Ma première réaction a été qu’elle était très injuste : aucune de nous trois n’a réalisé d’exploit, alors que certaines autres équipes ont aligné des tireurs magnifiques, aux scores comme toujours très impressionnants.
Alors, qu’est-ce qui fait que nous avons gagné ?
Il m’a semblé, de l’intérieur, sentir un phénomène qui a été corroboré par mes deux coéquipières : quand l’une d’entre nous flanchait, le relais passait à l’autre qui s’efforçait de compenser. Chacune d’entre nous, à un moment ou à un autre, a sauvé le score avec la flèche que l’on attendait. Soit celle qui faisait l’écart avec l’autre équipe (mais on ne sait rien, me semble-t-il, de ce que marque l’autre équipe quand on est en train de tirer), soit celle qui redonnait confiance et amenait les deux autres à reprendre courage.
Je me souviens de la jubilation qui m’a prise en entendant (privilège d’être Ochi) les trois Tekichu d’Isabelle à la demi-finale. Je savais que je pouvais me « lâcher » et prendre les risques nécessaires sans essayer de tout contrôler dans mon tir (ce qui est contre-productif, comme chacun sait).
Je me souviens d’une des flèches de Mary qui m’a fait plaisir : « Ca y est, elle revient, elle doit être heureuse… »,me suis-je dit. Et la mienne est allée avec bonheur dans la cible.
Et je me souviens surtout de la finale. Isabelle rate ses tirs. Je me dis (difficulté d’être Ochi) : « Tu n’as plus le choix, c’est à toi d’assurer maintenant. Tu dois mettre tes flèches pour les rassurer. Pour elles. » Et j’ai fait en sorte de réactiver mon « regard qui tue », mon « regard noir »comme le disait ma mère. Celui qui m’aide à cibler et que j’avais oublié. Je l’ai retrouvé avec bonheur. Merci mes amies.
Et Isabelle m’a dit ensuite : « Quand j’ai raté, je me suis dit : « Pourvu que Patricia assure ». Je ne suis pas télépathe, mais il m’a été évident, je ne sais comment, qu’elle comptait sur moi, et que je lui devais d’oublier mes doutes.
Nous n’avons pas accompli d’exploit, mais nous avons accepté nos propres échecs, accepté les échecs des deux autres, et fait en sorte de les compenser. Pas pour le score, mais pour notre bonheur à toutes les trois.
Cette victoire, c’est un cadeau que chacune d’entre nous a voulu faire aux deux autres.
J’aime la compétition en équipes, c’est une affaire d’amitié.
Patricia STALDER
Kyûdô Magazine – N°1 Janvier2019
Une Publication Du CNKyudo